ALEXANDRE SEVERE

Alexandre Sévère, fils de Gessius Marcianus et de Julie Mamée, naquit à Arca, autrement dite Césarée, en Phénicie, vers 958 (205 de J.-C.). Ses noms, avant son élévation à l’empire, étaient Bassien et Alexien ; mais le nom d’Alexandre lui fut donné, suivant Dion Cassius, par son cousin Elagabale, dont il prit aussi, à la suite de son adoption, celui de Marc Aurèle, et il paraît que c’est en recevant le titre d’Auguste qu’il y ajouta le nom de Sévère.
Alexandre Sévère monta sur le trône en 975 (222). Un de ses premiers actes fut de révoquer les juges et de destituer de toutes les charges publiques ceux qui y avaient été nommés par Elagabale. Il fit ensuite consacrer à la restauration du théâtre, du cirque, de l’amphithéâtre et du stade, le produit de l’impôt qui avait été précédemment exigé des entremetteurs et des filles publiques. C’est sans doute cette restauration que rappellent certaines médailles. Il construisit beaucoup d’édifices, entre autres les thermes qu’il établit près de ceux de Néron et où il fit venir l’eau qu’on appela Aqua Alexandrina, fontaine Alexandrine.
Vers 984 (231), Alexandre partit pour la Perse : il vainquit Artaxerce qui avait usurpé le trône d’Artaban et l’avait fait mourir ; après la fin de la guerre, il retourna à Rome en 986, il triompha avec beaucoup de magnificence des Perses et donna , à cette occasion, des spectacles et un congiaire au peuple romain. Ces deux faits sont illustrés par de nombreuses médailles, de même que son départ pour la Perse et celui qu’il accomplit en 987 (334) pour la guerre de la Germanie. Arrivé à un bourg de la Gaule nommé Sicila, il y fut assassiné avec sa mère, soit par une sédition des soldats, soit par des ordres envoyés par Maximin. Il avait alors vingt-neuf ans, trois mois et sept jours, et avait régné treize ans et neuf mois…
Alexandre Sévère fut un des empereurs romains les plus vertueux, mais il avait les défauts de ses qualités ; car la pureté de ses mœurs dégénéra en rigidité, son amour pour la justice en dureté, et sa fermeté sévère envers ses soldats en orgueil et en cruauté. Le peuple le regretta beaucoup et le sénat le mit au nombre des dieux. Entre autres particularités de son caractère, il avait réuni dans son oratoire les images d’Abraham, d’Orphée, d’Apollonius et du Christ ; il avait même voulu mettre le Christ au rang des divinités qu’il adorait.
Alexandre eut trois femmes ; le nom de la première n’est pas arrivé jusqu’à nous (c’est celle envers qui Mamée se conduisit avec tant de cruauté, comme il sera dit dans sa notice biographique) ; Sulpicia Memmia, dont il n’existe point de médailles et Orbiane.

Source : Henry Cohen.

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