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FELIX QVI POTVIT RERVM COGNOSCERE CAVSAS

 » Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses  »

Virgile (Géorgiques, II, 489)

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COMMODE – Lucius Aurelius Commodus :
Depuis sa plus tendre enfance, Commode fut dépravé, pervers, cruel, débauché; même sa bouche connaissait les souillures et le stupre; il montrait déjà son habileté dans les activités peu en rapport avec la dignité impériale, comme de briser des coupes, danser, chanter, siffler, jouer enfin à la perfection au bouffon et au gladiateur. Il avait douze ans lorsqu’à Centumcellae il commença à manifester sa cruauté. Ayant en effet trouvé un jour son bain trop tiède, il ordonna qu’on jette le garçon de bain dans la chaudière; mais le pédagogue qui en avait reçu l’ordre fit brûler dans la chaudière une peau de mouton, pour que la fumée nauséabonde lui fasse croire à la réalité du châtiment.VITELLIUS – Aulus Vitellius :
Quant à Vitellius, il scande son voyage de somptueux festins. Tout est subordonné aux gigantesques appétits du ventre de l’empereur : il arrête son escorte pour dévorer dans une taverne au bord de la route des mets restant de la veille et ne peut s’empêcher, lors d’un sacrifice, d’engloutir les entrailles palpitantes des victimes égorgées. »Il avait pour les repas, écrit Tacite, une passion répugnante et insatiable. De Rome et de l’Italie, on faisait venir ce qui peut réveiller un palais blasé et, de l’une à l’autre mer, les routes retentissaient du bruit des chariots « HADRIEN – Publius Aelius Hadrianus :
Il était curieux de ce qui concernait non seulement sa maison mais également celles de ses amis et cherchait à percer tous leurs secrets en utilisant à cet effet des frumentaires *; ses amis ne se doutaient pas que l’empereur connaissait leur vie privée jusqu’à ce qu’il le leur révélât lui-même. Il n’est pas mal venu de rapporter à ce propos ne anecdote qui montre bien qu’il savait beaucoup de choses sur ses amis : une femme avait écrit à son mari pour se plaindre qu’accaparé par les plaisirs et les bains il refusât de revenir vers elle ; Hadrien en fut informé par ses frumentaires et, quand l’homme vint à lui demander une permission, il lui reprocha ses bains et ses plaisirs. Celui-ci lui dit alors : « Mon épouse t’a donc écrit la même chose qu’à moi ? ».
A cette attitude considérée comme vraiment très perverse s’ajoutent des affirmations concernant les relations sexuelles avec des hommes adultes et l’adultère avec des femmes mariées qu’Hadrien passait pour pratiquer ; on l’accusait en outre de déloyauté, même envers ses amis.

* Les frumentaires étaient des centurions détachés de leurs légions et venus à Rome pour s’occuper du ravitaillement en blé de la troupe ; les empereurs les employaient volontiers, semble-t-il, au moins au IIIe siècle, à des tâches de communication et surveillance.

On a conservé de lui bien des mots plaisants, car il était également spirituel. En voici un qui devint célèbre : il avait refusé une faveur à un homme grisonnant ; quand ce dernier revint à la charge, ; cette fois avec les cheveux teints, il lui répondit : « J’ai déjà refusé cela à ton père ! ».

Ayant un jour aperçu un esclave affranchi qui, sans le voir, se promenait entre deux sénateurs, il envoya quelqu’un lui donner une gifle et lui dire : « Ne te promène donc pas entre deux personnes dont tu pourrais encore être l’esclave ! ».
(Source : Histoire Auguste – Traduction de André Chastagnol.)

LUCIUS VERUS – Lucius Ceionius Commodus :
V. 1 Il donna un festin resté célèbre et qui, pour la première fois, dit-on, réunit douze participants, en dépit du dicton bien connu relatif au nombre des convives :  » à sept, c’est un repas, à neuf, un brouhaha « .
2 Il offrit à chacun les beaux jeunes gens qui le servaient ainsi que les maîtres d’hôtel et la vaisselle; chacun reçut aussi en cadeau des animaux vivants, domestiques ou sauvages, oiseaux ou quadrupèdes, de ceux qu’on leur avait présentés à table;
3 il gratifia également chacun des coupes utilisées pour chaque boisson tout au cours du banquet, en murrhe ou en cristal d’Alexandrie ; il fit encore don de coupes en or, en argent, ornées de pierreries, et même de couronnes à rubans d’or entrelacés de fleurs hors saison, de vases en or remplis de parfum et affectant la forme des vases (à parfum) en albâtre,
4 et, pour rentrer chez eux, de voitures avec mules, muletiers et harnais d’argent.
5 Le banquet lui serait revenu au total à six millions de sesterces.
6 Quand Marc fut mis au courant de ce festin, il soupira et plaignit, dit-on, le destin de l’Empire.
7 Après le banquet, on joua aux dés jusqu’à l’aube.
8 Or cela se passait après la guerre contre les Parthes où Marc l’avait, à ce qu’on dit, envoyé soit pour qu’il épargnât à Rome le spectacle de ses débordements, soit pour qu’il apprît, grâce à ses déplacements, de nouvelles notions d’économie, ou encore pour qu’il en revînt à peu près guéri de sa peur de la guerre et conscient qu’il était un empereur.
9 Mais la limite de ses progrès nous apparaîtra, non seulement à travers le festin que nous avons raconté, mais à travers le reste de sa vie.
(Source : Histoire Auguste – Traduction de André Chastagnol.)

ALEXANDRE SEVERE – Gessius Bassianus Alexianus :
XXXVIII. 1 Et puisque j’ai parlé de levrauts à propos de son habitude de manger chaque jour un lièvre, voici la plaisanterie en vers qui en est sortie : beaucoup de gens prétendent que ceux qui ont mangé du lièvre restent beaux pendant sept jours, comme le dit aussi l’épigramme suivante que Martial composa contre une certaine Gellia :

2 Lorsque, tu m’envoies un lièvre, tu ne manques jamais, Gellia, d’y joindre un message : Pendant sept jours, Marcus, tu seras beau.
Si tu dis vrai, si ton message, Gellia, est valable, jamais, Gellia, tu n’as mangé de lièvre *.

3 Mais Martial avait composé ces vers contre une femme laide, tandis qu’un poète contemporain d’Alexandre avait écrit les vers suivants contre lui :

4 Il est beau, comme tu le vois, notre roi,
rejeton d’une lignée syrienne ;
il va à la chasse et mange un lièvre
qui lui fournit une, persistante beauté.

5 Un ami lui avait apporté ces vers, Alexandre y répondit, dit-on, en vers grecs de la manière suivante :

6 Si tu penses que votre roi est beau,
misérable, en te fiant à de vulgaires sornettes,
et si tu les tiens pour vraies, cela ne me fâche pas.
Je voudrais seulement que tu manges beaucoup de levrauts
pour que, guéri de ta méchanceté, tu deviennes beau moralement
et que ta malignité cesse de me jalouser.

* Martial, V, 29, avec quelques variations. La superstition du lièvre par Pline, Hist. Nat., XXVIII, 260. Les trois poèmes jouent sur les mots lepus (lièvre) et lepos (beauté).
(Source : Histoire Auguste – Traduction de André Chastagnol.)

CLAUDE II le gothique – Marcus Aurelius Valerius Caudius :
Il se distinguait par le sérieux de sa conduite, une vie inimitable, une chasteté exemplaire ; il était peu porté sur le vin mais jouissait d’un solide appétit ; il avait une haute stature, des yeux brillants, un visage large et plein ; ses doigts étaient si vigoureux qu’il lui arriva souvent, d’un seul coup de poing, de briser des dents à des chevaux ou à des mulets. C’est ce qu’il avait fait, quand il était encore une jeune recrue, en se mesurant à la lutte avec les champions les plus confirmés au cours de jeux donnés sur le champ de Mars en l’honneur du dieu : furieux contre un adversaire qui l’avait agrippé non par le baudrier mais par les parties sexuelles, il lui fit, d’un seul coup de poings, sauter toutes les dents.
Cet acte qu’il avait commis pour venger sa pudeur lui valut l’indulgence ; en effet l’empereur Dèce, qui avait été témoin, exalta publiquement la vaillance de Claude et son sens de l’honneur et lui fit don de bracelets et de colliers ; il l’invita néanmoins à s’abstenir des compétitions militaires, de peur qu’il ne se livre à des gestes plus violents que ceux que tolère la lutte.
(Source : Histoire Auguste – Traduction de André Chastagnol.)

ELAGABALE – Varius Avitus Bassianus : Les loteries d’Elagabale.
Les lots gagnés par les convives étaient inscrits sur des cuillers, si bien que l’on tirait  » dix chameaux « , l’autre  » dix mouches « , un autre  » dix livres d’or « , un autre encore  » dix livres de plomb « , celui-ci  » dix autruches « , celui-là  » dix œufs de poules  » : c’était vraiment une loterie où le hasard régnait en maître.
Il utilisa le même procédé pour les jeux qu’il donnait, distribuant, selon les caprices du sort, dix ours, dix loirs, dix laitues ou dix livres d’or.
Il fut le premier à organiser ce genre de loterie, que nous pratiquons encore aujourd’hui. Il contraignit même les acteurs à y prendre part, leur réservant comme lots des chiens morts ou une livre de bœuf, ou encore cent pièces d’or, mille d’argent, cent monnaies de bronze, etc.
(Source : Histoire Auguste – Traduction de André Chastagnol.)

Erreur et doute d’Henry Cohen ?

Observations concernant un denier de Julia Domna : l’exemplaire Cohen 174 page 119 – RIC 577 (Rome) et 645 (Laodicée).

Description et doute d’Henry Cohen :

« Isis (ou la Félicité ?) debout à droite, posant le pied sur une proue de vaisseau et allaitant Horus ; derrière elle, un autel contre lequel est posé un gouvernail *.

*Sur un exemplaire, du cabinet des médailles, il me semble, quoique je ne puisse l’affirmer, qu’au lieu d’être auprès d’un autel, Isis ou la Félicité est debout devant un vaisseau, sur la proue duquel elle pose le pied. Un exemplaire semblable se trouve au Musée britannique.

H. C.

Si on examine attentivement plusieurs exemplaires des deux ateliers (Rome et Laodicée) ayant frappé cette monnaie, on s’aperçoit que ce que Henry Cohen a pu interpréter comme étant un autel placé derrière Isis, serait plutôt la poupe surélevée, avec son gouvernail, du vaisseau sur lequel elle pose son pied gauche.
On remarquera sur les exemplaires sortis de l’atelier de Laodicée (certainement ceux signalés par Cohen en note de bas de page de son ouvrage) que la proue et la poupe du vaisseau sont au même niveau, ce qui confirmerait son doute et mon observation.
Quel symbole pourrait représenter un gouvernail posé contre un autel ? Ce dernier, n’a pas du tout la forme des autels gravés sur les autres monnaies romaines.

En résumé, ce qu’il a interprété comme étant un autel contre lequel serait posé un gouvernail, serait plus logiquement l’arrière du vaisseau.

Exemplaires de l’atelier de Rome :

Exemplaires de l’atelier de Laodicée :

Cet alignement est également évident sur ce denier en billon, moulé (à partir d’un exemplaire de l’atelier de Laodicée) dit « denier des Frontières » (Limes). Je viens d’acquérir cette monnaie qui est donc le 74 ème exemplaire des J. D. de ma collection.

On peut également penser que la forme des vaisseaux fabriqués en Italie était différente (poupe plus surélevée) de celle des embarcations conçues dans la partie orientale de l’empire.

Francis

Les deniers moulés des frontières romaines.

On trouve, actuellement à la vente, des deniers moulés en billon, de la période du 2ème et 3ème siècle. Voici différents avis concernant ces fausses monnaies d’époque.

La découverte de ces deniers moulés en billon, certainement à partir d’exemplaires officiels, provoque de nombreuses interrogations. Ils ont pour origine, les frontières de l’empire romain, aujourd’hui l’Europe de l’Est.
Ces « imitations » ont-elles servi à pallier un déficit monétaire ? Proviennent-elles d’ateliers clandestins locaux qui alors n’ont pas eu besoin du service de graveurs ? Etaient-elles des « faux officiels » qui servaient à payer la solde des nombreux légionnaires stationnés sur le « limes » ?

Voici l’avis de David Sear :
Aprés un examen minutieux du groupe de deniers moulés du 2eme et 3eme siècle qui m’ont été soumis par M. Plamen Arsoff de Granada Hills en Californie, mon opinion est que ces monnaies sont toutes ou une grande partie d’un trésor de faussaires de la période des Sévères. Des moules de monnaies sont quelquefois trouvés sur des sites archéologiques romano-britanniques (et sans doutes d’autres), notamment de la colonie civile en dehors du fort de Vercovicium (fort romain d’Housesteads) sur le mur d’Hadrien dans le Northumberland; des moules de contrefaçons de deniers ont également été trouvés dans un contexte archéologique, comme sur le sol de la chambre forte du régiment de la fortification Ouest à Coriosopitum (Corbridge), juste au sud du mur d’Hadrien sur Dere Street.

Une remarque du vendeur :
La corrosion présente sur ces monnaies montre clairement qu’elles sont antiques. Elles proviennent des frontières de l’empire romain qui est aujourd’hui l’Europe de l’Est. On s’interroge sur ces deniers de la frontière romaine (Limes), qui sont toujours en attente d’être étudiés sérieusement.

Mon ami David me signale cet article :
Des moules pour des monnaies de l’époque des Sévères ont été retrouvés à Lyon cf. L’ouvrage édité par la bibliothèque nationale « Trésors monétaires IV » publié en 1982, la 1ere partie de Robert TURCAN traite des « moules monétaires du verbe incarné (Lyon) » l’explication donnée : « L’insuffisance de la masse monétaire en circulation ne tenait pas seulement aux carences du pouvoir émetteur, mais a d’autres causes aggravées par la crise du IIIème siècle : hémorragies d’or et d’argent, raréfaction des bonnes espèces qui incitent les gens à thésauriser (amasser de l’argent), blocage d’une partie de la circulation monétaire consécutive a cette thésaurisation. On n’a même plus de mauvaise monnaie officielle en billon pour régler les dépenses élémentaires de la vie quotidienne… Alors les particuliers, mais sans doute aussi les pouvoirs locaux, coulent ou font couler des monnaies qui peuvent au moins satisfaire aux besoins du petit commerce. »

J’ai également traduit ce commentaire relevé sur un forum anglo-saxon :
Ces monnaies sont considérées être des exemplaires frappés soit officiellement ou pseudo-officiellement par nécessité à la périphérie de l’empire. Peut-être étaient-elles utilisées pour payer les soldats qui se trouvaient aux frontières extrêmes de l’empire romain ou peut-être pour soutenir l’économie de régions éloignées du circuit normal de distribution monétaire. Peu importe les raisons, beaucoup de ces pièces existent.
Selon un post-scriptum de Doug Smith dans “Le vocabulaire de la numismatique classique« , beaucoup de monnaies romaines peuvent être classifiées comme « monnaies de nécessité ». Il y a des milliers (peut être des millions ?) de monnaies en bronze de la période des sévères toujours présentes et de statut incertain qui copient des deniers d’argent officiels. Quelques exemples portent encore les traces d’un « sauçage » d’argent très mince. Appelées « Limes denarius » ou deniers des frontières, elles peuvent être un autre exemple des pièces de nécessité. Elles peuvent aussi être officiellement autorisées pour une utilisation dans des régions où les troubles politiques rendent dangereux l’expédition de grandes quantités d’argent. Ces solutions de faible valeur pourraient avoir servi les troupes sur le front et être échangées contre de la monnaie classique quand ils retournaient dans les régions stables.
Le nom “Limes Denarius », bien qu’inapproprié, a été si souvent utilisé qu’il est resté. Là encore, même si nous savons que ces deniers en bronze (AE) sont des copies plus ou moins fidèles de prototypes d’argent, nous savons qu’elles ont été frappées et distribuées dans différents endroits – « nous avons même de nombreux moules et matrices de faussaires « – nous ne comprenons pas le rôle, si il y a eu, qu’elles peuvent avoir joué dans le système monétaire officiel. Sont-elles des copies faites par des semi-romanisés, des gens juste en dehors de la portée de l’empire ? Des gens qui s’étaient habitués à l’usage de la monnaie, mais qui n’ont pas eu accès à des approvisionnements officiels ? Sont-elles une forme de ruse militaire destinée à éviter que de grandes quantités de métal précieux tombent dans des mains ennemies dans le cas d’une défaite – et vraisemblablement remboursables en monnaies classiques à une date ultérieure ? Etaient-elles simplement des contrefaçons ? Ont-elles particulièrement créé des problèmes de dévaluation ? (les moulées sûrement pas), ou ont-elles comblé certaines fonctions encore inconnues ? Elles doivent avoir servie à toutes ces suppositions selon les endroits et les périodes.

Exemplaire de ma collection : « Julia Domna »
J’ai acquis cet exemplaire de : « Septime Sévère » dédié à Carthage.

Ai-je été sensible au fait d’avoir passé de merveilleuses vacances d’été, à Carthage, de 1954 à 1961 ?…mes premières monnaies romaines trouvées datent de cette période passée en Tunisie.

Francis

Le trésor de Lava.

Pendant des années, ayant mon bateau au mouillage dans le golfe de Lava (Corse du sud), j’ai pratiqué la chasse-sous-marine juste au-dessus du fameux trésor de Lava… sans voir une seule des fameuses monnaies romaines en or (entre autres objets) composant ce trésor trouvé, en septembre 1985, par les frères Biancamaria avec qui j’ai eu l’occasion de faire une sortie en mer… ceci en 1984… j’ai d’ailleurs pesté contre Félix qui a explosé mon masque de plongée en marchant dessus.
C’est un comble et un drôle de clin d’œil, quand on pense que je suis devenu un expert en monnaies impériales romaines…
Je vais donc me consoler en achetant ces chocolats corses.
Francis

Différentes tailles des bronzes de Marseille au taureau chargeant à droite.

Leurs poids sont de 14,49 gr. – 7,71 gr. – 2,36 gr. – 1,01 gr.

La datation de cette série, de petits bronzes massaliètes au taureau chargeant à droite est proposée, par le Dictionnaire des monnaies découvertes en Gaule méditerranéenne, entre -250 et -50.

Francis

Rare petit bronze de Marseille avec Apollon à gauche et un taureau chargeant à droite au revers.

Exemplaire trouvé dans les Bouches du Rhône, du coté d’Aubagne 13,5 mm pour 1,30 gr.

La datation de cette série, de petits bronzes massaliètes au taureau chargeant à droite et Apollon tête à gauche, est proposée, par le Dictionnaire des monnaies découvertes en Gaule méditerranéenne, entre -225 et -175.

Francis

GORDIEN II

Nom. Marcus Antonius Gordianus.

Naissance. Vers 192.

Père. L’empereur Gordien I.

Mère. L’impératrice Fabia Orestilla.

Portrait. Aimable et amoureux des Belles-Lettres comme son père. Ne possède-t-il pas une bibliothèque personnelle de soixante-deux mille volumes qu’il a rassemblés non pour les faire admirer à ses visites, mais pour se cultiver ?

Mariage. Reste-t-il célibataire ou prend-il vraiment vingt-deux concubines reconnues qui lui donnent chacune trois à quatre enfants ? Les sources ne sont pas assez fiables pour avaliser un tel « exploit ».

Cursus. En 238, Gordien II a rang de consulaire. Il est légat de son père en Afrique.

Dies imperii : 22 mars 238.

Règne. Il est nommé coempereur par son père, le 22 mars 238.
Gordien II est tué au cours de la bataille du 12 avril 238 qu’il soutient contre la IIIème légion Augusta, menée par le légat de Numidie Capellianus, partisan de Maximin I.

Source :  » Les empereurs Romains – 27 av. J.-C. – 476 ap. J.-C.  » – François ZOSSO – Christian ZINGG.

MARCIEN

Nom. Flavius Valerius Marcianus.

Naissance.Vers 396, en Thrace.

Famille. Il semble qu’il soit issu d’une famille pauvre.

Portrait. C’est un général dont l’énergie, le courage, la modestie et la loyauté lui valent d’être nommé tribun, puis sénateur.

Mariage. Nous ne connaissons pas le nom de sa première épouse qui lui donne une fille, Aelia Marcia Euphemia. En 450, il conclut un mariage blanc avec Pulchérie, la soeur de Théodose II, âgée de 51 ans. Celle-ci meurt en 453.

Cursus. Officier, Marcien est, durant dix-neuf ans, l’aide de camp d’Aspar et de son fils Ardaburius, les généraux des armées de Théodose II.
Au mois d’août 450, Pulchérie, qui gouverne seule l’empire d’Orient depuis la mort de son frère Théodose II survenue le 28 juillet 450, vient le tirer de sa retraite.
Pulchérie sait que l’heure n’est pas encore venue pour une femme de régner seule. Durant de longues années, elle a régné par l’intermédiaire de son frère. Il lui faut maintenant régner par l’intermédiaire d’un mari dont elle connaît la foi, la modestie, le courage et la clairvoyance.
Avec l’accord du général des armées, Aspar, et prétendant respecter les dernières volontés de son frère, elle fait proclamer empereur Marcien, le 25 août 450. Et pour que personne ne conteste la légitimité du nouvel empereur, elle le fait couronner par le patriarche de Constantinople Anatole. C’est la première fois qu’un empereur reçoit sa couronne des mains du chef de l’Eglise, marquant ainsi le caractère divin du pouvoir impérial.

Dies imperii : 25 août 450.

Règne. La première mesure importante que prennent Marcien et Pulchérie est de refuser de payer le tribut annuel imposé par Attila à Théodose II, en 449. Attila n’insiste pas. Il a un autre projet en tête. L’attaque de l’empire d’Occident lui semble plus aisée à mener que celle des formidables murs de Constantinople construits en 413 et restaurés en 447.
Pour apaiser les violentes tensions religieuses engendrées par les décisions des deux conciles d’Ephèse de 431 et de 449, Marcien et Pulchérie convoquent pour le 8 octobre 451, à Chalcédoine, un nouveau concile oecuménique. Six cents évêques répondent à l’appel. Ils acclament Marcien comme « un nouveau Constantin, un nouveau Paul, un nouveau David, le flambeau de la foi orthodoxe ». Ils consacrent la doctrine défendue par la papauté de Rome : dans le Christ une seule personne en deux natures, l’une humaine, l’autre divine, condamnant ainsi le monophysisme. Les Eglises copte, syrienne et arménienne qui défendent et enseignent l’unicité de la nature divine dans le Christ, se séparent alors de l’Eglise de Constantinople.
Ce concile consacre aussi la prépondérance du pouvoir impérial sur le pouvoir ecclésiastique en le soumettant à deux de ses exigences:
– le patriarche de Constantinople l’emporte sur le patriarche d’Alexandrie en ce qui concerne la conduite de l’Eglise d’Orient. Cette décision provoque des graves troubles en Egypte.
– le patriarche de Constantinople est traité sur le même pied d’égalité que le pape de Rome. Le pape saint Léon n’acceptera pas ce point de vue révélant ainsi le grave malentendu entre l’Eglise d’Orient et celle d’Occident. L’Eglise d’Occident affirme un principe religieux en soutenant la primauté du pape. L’Eglise d’Orient affirme un principe poli tique en soutenant que le patriarche de Constantinople est l’égal du pape de Rome, parce que Constantinople est « honorée de la présence de l’empereur et du sénat et jouit des mêmes privilèges que l’ancienne ville impériale ». Cette divergence d’appréciation porte en germe le schisme de 1054 entre les deux Eglises.
Alors qu’en Occident, l’Eglise, de moins en moins protégée par un Etat de plus en plus faible, parvient à se débarrasser de ce poids trop pesant et à affirmer son indépendance sous le pontificat de Léon le Grand (440 – 461), en Orient, au contraire, l’Eglise cède et ni laisse gouverner par un empereur tout-puissant.
L’Eglise d’Orient a inscrit l’empereur et son épouse à son calendrier des saints, le 18 février.
Marcien meurt, quatre ans après son épouse, à la suite d’une longue maladie, le 26 janvier 457.

Source :  » Les empereurs Romains – 27 av. J.-C. – 476 ap. J.-C.  » – François ZOSSO – Christian ZINGG.

GLYCERE

Nom. Flavius Glycerius.

Naissance. Date de naissance inconnue.

Famille. ?

Père. ?

Mère. ?

Portrait. ?

Mariage. ?

Cursus. Glycère fait une carrière militaire jusqu’au grade de chef de la garde impériale.
Après la mort d’Olybrius en novembre 472, ni l’empereur d’Orient, ni les deux puissances barbares installées dans l’empire d’Occident, les Vandales de Genséric et les Wisigoths d’Euric, ne se préoccupent de nommer un nouvel empereur.
C’est un jeune prince burgonde, le futur roi Gondebaud que son oncle Ricimer a fait venir de Gaule en Italie pour l’aider à renverser l’empereur Anthème, qui en prend l’initiative.
Après un interrègne de quatre mois, il nomme Glycère empereur.

Dies imperii : 5 mars 473.

Règne. Deux événements marquent son règne d’une année:

Le premier consiste en une menace d’invasion de la part des Ostrogoths. Après avoir épuisé toutes les ressources naturelles de la Pannonie, ces barbares sont à la recherche de nouvelles terres. Ils jettent leur dévolu sur la riche Italie. Cette horde n’est pas bien redoutable. Ces barbares sont en bout de course et leur chef Vidimer tombe malade au moment où ils entrent dans la péninsule. Cependant Glycère, qui n’a aucune troupe pour les arrêter, ne peut faire qu’une chose : négocier et donner à ces envahisseurs assez d’argent pour qu’ils changent de direction, pour qu’ils gagnent la Gaule. Les Ostrogoths acceptent et vont rejoindre les Wisigoths.

Le deuxième événement est celui de sa destitution. Les empereurs d’Orient, Léon I, puis Zénon, refusent de le reconnaître. Zénon décide même de le renverser et de le remplacer par un de ses parents, Julius Nepos, qui gouverne la Dalmatie. Il envoie donc ce dernier à la tête d’une petite armée qui débarque à Ravenne au début de l’année 474.

Glycère prend la fuite et cherche à gagner Rome. Mais le Sénat ne tient pas à prendre parti dans cette petite guerre de succession. Il ferme les portes de la ville. Glycère ne peut donc s’y réfugier. Julius Nepos le rattrape à Porto. II ordonne de tonsurer son prisonnier, c’est-à-dire d’en faire un clerc d’église, et l’envoie en Dalmatie en qualité d’évêque de Salone. Quant à Gondebaud, il n’a d’autre solution que de regagner la Gaule où un autre de ses oncles, Chilperic, le fait roi d’une partie du royaume burgonde.

On ignore la date de la mort de Glycère.

Source :  » Les empereurs Romains – 27 av. J.-C. – 476 ap. J.-C.  » – François ZOSSO – Christian ZINGG.