NERVA

Nom. Marcus Cocceius Nerva.

Naissance. 8 novembre de l’an 30, à Narnia en Ombrie.

Famille. Il descend d’une famille de la vieille noblesse républicaine, entrée au Sénat sous Auguste.

Portrait. Juriste, juge apprécié, on le dit honnête, modeste malgré son immense fortune, effacé, sans grande ambition et d’une santé plus que fragile. Il vomit presque tous les aliments qu’il ingurgite.

Mariage. On ignore s’il se marie, mais on sait qu’il n’a pas d’enfants.

Cursus. Prêtre salien, questeur, préteur sous Néron, consul, en 71, sous Vespasien et, en 90, sous Domitien, il s’exile volontairement à Tarente, en 93, sous le règne de ce dernier empereur. Il ne tient pas à vivre près de quelqu’un qu’il ne supporte pas.

Dies imperii : (16) ou 18 septembre 96.

Règne. Avant d’éliminer Domitien, les conjurés s’assurent auprès de Nerva de son acceptation de la pourpre impériale. A leurs yeux, ce sénateur de soixante-six ans fera un excellent empereur de transition.
Le soir même de l’assassinat de Domitien, le Sénat ratifie ce choix qui se révèle hautement positif pour l’empire. « Nerva réunit pour la première fois deux choses inconciliables, le Principat et la liberté (Tacite, Vie d’Agricola, III. Ce document est contemporain du règne de Nerva puisqu’il a été écrit en 98). » Il rompt, en effet, avec l’absolutisme et met en bonne voie un nouveau régime, l’empire libéral. Dans l’enthousiasme général, il travaille à restaurer l’autorité du Sénat, à remettre de l’ordre dans la bureaucratie, à imposer des économies pour remettre à flot le budget de l’Etat et à alléger les impôts sur les successions. De même, il s’efforce de gérer le plus sérieusement possible les provinces.
Mais une grave menace vient compromettre ce bel élan. Il n’est pas un militaire. Or pour les prétoriens et l’armée, un empereur qui n’est pas un militaire n’est pas un empereur digne de ce nom. A l’annonce de son élévation au trône impérial, des mouvements d’agitation se manifestent aux frontières. Sur le Rhin, la légion XXI Rapax se mutine et brûle Strasbourg; sur le Danube, la légion VII Claudia s’agite; de Syrie, on apprend une tentative de sécession et à Rome, les prétoriens qui tenaient pour Domitien se font menaçants. Durant une année, l’empire vit une crise analogue à celle qui l’a durement secoué après la mort de Néron, en 68 – 69. Nous sommes mal renseignés sur ce qui se passe précisément. Mais il semble bien que Nerva se trouve rapidement débordé et neutralisé par les militaires. Un pronunciamiento se profile à l’horizon.
Pour éviter un coup d’Etat, Nerva cherche à gagner du temps en livrant à la vengeance des prétoriens leur préfet, T. Petronius Secundus, et le chambellan Parthenius qui ont participé au meurtre de Domitien. Puis, le 28 octobre 97, à la surprise générale, il sauve sa tête, son trône… et l’empire en annonçant qu’il adopte comme successeur le légat de Germanie supérieure, M. Ulpius Traianus (Trajan). C’est un général de valeur que ni les prétoriens, ni les légions ne peuvent contester. Et ils s’en gardent bien! Trajan commande l’armée la plus puissante de l’empire. Le soir même, le Sénat confirme sa nomination. Par ce choix, Nerva instaure une nouvelle règle de succession. A l’adoption du meilleur au sein de la même famille prônée par Auguste, mais déconsidérée par Tibère, Caligula, Claude et Néron, et à l’hérédité directe prônée par Vespasien et déconsidérée par Domitien dans les dernières années de son règne, Nerva prône l’adoption du meilleur dans l’empire.
Le 25 janvier 98, Nerva meurt de mort naturelle après avoir joué parfaitement le rôle qu’on lui avait demandé de tenir: être un empereur de transition.
Mais une question demeure encore aujourd’hui sans réponse. Le choix de Trajan a-t-il été volontaire ou a-t-il été imposé par l’armée?

Source :  » Les empereurs Romains – 27 av. J.-C. – 476 ap. J.-C.  » – François ZOSSO – Christian ZINGG.

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